Label: Psych.KG
Total time : 42’ – Exklageto 17
1- Ouverture (4’02)
2- Face à la nuit (3’33)
3- Entre les murs (3’34)
4- Face au ciel (3’27)
5- Derrière les silences/ Final (6’58)
6- Herbes 1 (6’33)*
7- Herbes 6 (7’03)*
8- Avant l’aurore (7’15)
*Texts by Manuela Draeger
En écoute « Herbes 1 » (extrait)
Denis Frajerman: guitars, bass, shakers, percussions, gratin dish, indian bells, cheese grater, wind instruments, keyboards, voice, music box, tapes, field recording…
Text: Manuela Draeger
Graphic design: Rewind ltd.
Musical edition: metisse-music.com
Producer: Denis Frajerman
Recorded and mixed by Denis Frajerman, Nautilia studios, 2016.
This album is dédicated to Petra Gehrmann.
Listen Bandcamp
RYTHMES-CROISES.ORG
J’avais déjà parlé ici même de Denis FRAJERMAN. C’était alors à propos de son superbe Rivières de la nuit. Et pour reprendre ce que j’écrivais, “Denis FRAJERMAN, qui a d’abord fait ses premiers pas de compositeur au sein du groupe expérimental français PALO ALTO, a toujours été passionné de littérature et d’oralité, collaborant régulièrement avec des conteurs et des écrivains lors d’émissions de France Culture. Compositeur de bandes-son pour des spectacles de danse contemporaine, de théâtre d’objet, des films d’animation, des courts métrages, des documentaires, il développe depuis quelques années en tant que guitariste une approche de cet instrument influencée par la musique folklorique grecque et le blues rural du sud des États-Unis.
Son haut fait d’arme restait jusque-là Les Suites Volodine, organisées autour des livres d’Antoine VOLODINE, avec il partage un goût prononcé pour les ambiances envoûtantes, l’humour noir et la sorcellerie. Mieux, FRAJERMAN et VOLODINE ont également collaboré à deux reprises pour créer Des Anges Mineurs, oratorio post-exotique pour un ensemble de 6 musiciens, cantatrice, narrateur, danseuse et vidéaste, et Vociférations, cantopéra pour 11 musiciens, commande des Ateliers de Création Radiophonique de France Culture.
Si ses mélancoliques et raffinées Rivières de la nuit semblaient loin du « post-exotisme » exacerbé des Suites Volodine, avec Herbes et Golems, Denis FRAJERMAN revient à ses premières amours : la littérature d’Antoine VOLODINE. Ce nouvel opus est inspiré d’un livre du même nom publié en 2012 aux Éditions de l’Olivier sous le pseudonyme de Manuela DRAEGER, un des nombreux noms de plume de d’Antoine VOLODINE. Dans des atmosphères sonores grouillantes de marécages, des bruits s’entremêlent, tour à tour inquiétants ou étranges.
La présentation qui est faite de l’album nous les décrit : “Percussions tribales, orientalisme surréaliste, ritournelles enfantines et malsaines, faune menaçante, grillons et clochettes indiennes, corbeaux rieurs, orage glaçant, aboiements lointains, chouettes amoureuses, discours radiophoniques absurdes, pas qui avancent dans une forêt hantée. Les sonorités sont riches et puisent autant dans la folk, la musique électro-acoustique, le field recording, les airs de carnaval et les musiques traditionnelles de l’est. L’instrumentation mélange flûte, guitare basse, claviers, guimbardes, violoncelle, piano, boîte à rythmes, manipulations de bande magnétique, bruits de nature ou ustensiles de cuisine pour créer des pièces sonores nocturnes qui font du collage un art puissamment poétique. L’imaginaire est sollicité de la plus vive des manières.”
Voici la preuve que l’univers de Denis FRAJERMAN est toujours aussi fou, osé et original qu’à ses débuts, inquiétant et fantasque, libre et inclassable. Au final, il faut considérer Herbes et Golems comme un film sans images, juste des sons et des mots, certes énigmatiques mais parfaitement évocateurs. (Frédéric Gerchambeau) – February 2019.
DAVID F PRESENTS
Mon ami Denis Frajerman sort ce mois ci un splendide nouvel album intitulé « Herbes et golems ». En voici un extrait, où l’on rentre directement dans le vif du sujet. Mais je vous conseille d’écouter l’album en entier (qui est vraiment conçu comme une suite musicale qui se développe dans le temps) en suivant ce lien. C’est très bien mixé et complètement intemporel (ce disque aurait bien pu sortir chez Recommended Records il y a 20 ans, par exemple) mais en même temps complètement Denis Frajerman ! Au début du disque j’entends comme un clin d’oeil à la musique de Moondog surtout à cause des rythmiques et des maracas… Mais les références sont trop réductrices pour donner un réel aperçu de la musique. Et comme souvent chez Denis Frajerman, il y a un lien très fort à la littérature : ce disque a été inspiré du livre de Manuela Draeger (aka Antoine Volodine), “Herbes & golems” (Editions de l’Olivier). Le disque doit s’écouter comme un long voyage en sons autour du monde. My Life in the Bush Of Ghosts version Frajerman. (David Fenech) — October 2018.
NEOSPHERES
C’est toujours un plaisir d’apprendre la sortie d’un nouvel album de Denis Frajerman, car c’est la sûreté d’être projeté dans un imaginaire de steppe sibérienne, au plus proche de l’élément végétal, là où la beauté foisonnante n’en cache pas moins en trompe l’oeil un danger de mort imminente.
Le plaisir est d’autant plus grand avec Herbes & Golems que l’idée originelle qui l’a animé est de constituer une suite à son premier album solo Les Suites Volodine, celui-là même qui nous avait pour la première fois projeté dans l’univers du post-exotisme d’Antoine Volodine. À l’époque cela provoqua en retour pour nous la découverte de ce magnifique auteur du post-apocalyptisme totalitariste, de ses premiers écrits dans la collection de science-fiction « Présence du futur » à Des anges mineurs (éditions de L’Olivier, 2001) en particulier. Denis Frajerman s’inspire vingt ans plus tard, de Herbes et golems (éditions de L’Olivier, 2015) de Manuela Draeger (l’un des nombreux hétéronymes d’Antoine Volodine). Ainsi donc, nous retrouvons des éléments que Denis Frajerman n’a jamais vraiment laissés de côté : des rythmes de transe, des bruissements, des cris et chants d’animaux et d’oiseaux, quelques autres atmosphères empruntées à l’infinie palette fournie par la nature, ici la menace d’un loup, là une averse orageuse faisant parler le dieu-tonnerre, ou encore l’habileté de mélodies doucement inquiétantes. Le tout est servi par un poly-instrumentiste jouant avec les limites techniques, car Denis Frajerman agit seul sur ce disque, comme au temps des Suites Volodine. Il y a bien sûr quelque chose de chamanique dans Herbes & Golems, la musique ouvre un intriguant point de passage vers l’autre monde, celui des esprits. — November 2018.
OBSKÜRE
Après le très beau et lyrique Rivières de la nuit, Denis Frajerman revient avec Herbes et Golems à ses premières amours : la littérature d’Antoine Volodine. Inspiré d’un livre du même nom publié en 2012 aux Editions de l’Olivier sous le pseudonyme de Manuela Draeger, le disque se réapproprie, vingt ans après Les Suites Volodine (Noise Museum, 1998), le style post-exotique qui a fait la réputation du compositeur issu de la formation de musiques nouvelles, Palo Alto.
Dans des ambiances grouillantes et marécageuses, des bruits étranges s’entremêlent : percussions tribales, orientalisme surréaliste, ritournelles enfantines et malsaines, faune menaçante, grillons et clochettes indiennes, corbeaux rieurs, orage glaçant, aboiements lointains, chouettes amoureuses, discours radiophoniques absurdes, pas qui avancent dans une forêt hantée… Les sonorités sont riches et puisent autant dans la folk, la musique électro-acoustique, le field recording, les airs de carnaval et les musiques traditionnelles de l’est. L’instrumentation mélange flûte, guitare basse, claviers, guimbardes, violoncelle, piano, boîte à rythmes, manipulations de bande magnétique, bruits de nature ou ustensiles de cuisine pour créer des pièces sonores nocturnes qui font du collage un art puissamment poétique. L’imaginaire est sollicité de la plus vive des manières.
Le romantisme néoclassique et les épanchements jazz des Rivières de la nuit nous avaient lancé sur une fausse piste, l’univers de Denis Frajerman est toujours aussi fou qu’à ses débuts, inquiétant et fantasque, libre et inclassable. Au bout du compte, Herbes et Golems serait comme une adaptation cinématographique d’une œuvre de Volodine mais avec juste des sons et des mots, certes énigmatiques mais ô combien évocateurs. (Mäx Lachaud) — January 2019.